Face à la conjoncture nationale et internationale, les Français dans leur ensemble et les chefs d’entreprise en particulier se permettent-ils d’être encore optimistes ?
Découvrez les résultats d’une grande enquête réalisée par OpinionWay pour PwC France et Maghreb.
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Enquête OpinionWay : 2 500 personnes interrogées
L’enquête, à la fois quantitative et qualitative, menée par OpinionWay pour PwC France et Maghreb auprès d’un échantillon de 2 500 Français et 50 chefs d’entreprise apporte une réponse complète et riche, au-delà des indicateurs économiques déjà existants.
« Face aux réalités économiques et politiques, les Français et les chefs d’entreprise nous indiquent malgré tout qu’ils sont optimistes – mais aussi réalistes. Nous lançons une campagne de mobilisation pour l’optimisme car il est indispensable de cultiver cet état d’esprit : ce cercle vertueux, qui combine volontarisme individuel et réussite collective, nous permettra de transformer les défis de demain en opportunités », déclare Patrice Morot, Président de PwC France et Maghreb.
Les Français et les dirigeants d’entreprise sont très majoritairement optimistes
74% des Français et 94% des chefs d’entreprise se déclarent optimistes. Cette divergence par rapport à ce que l’on entend habituellement, bien que surprenante, montre qu’il est possible d’être optimiste tout en traversant des périodes compliquées.
En matière d’optimisme affiché, il y a assez peu de différence entre hommes et femmes ainsi qu’entre générations ou régions, à deux différences près : les très optimistes sont dix points supérieurs chez les jeunes de 18 à 24 ans (14%) par rapport aux plus de 65 ans (4%), et le pessimisme est plus répandu dans les communes rurales (31%) qu’en ville (22% en agglomération parisienne).
Il se dégage une quasi-unanimité : 95% pour déclarer que rester optimiste est important avant tout pour des raisons personnelles : améliorer sa santé mentale (83%), rester motivé dans ses projets (63%).
Les motivations plus collectives – relations sociales (40%), contribution à la société (28%)… – passent nettement au second plan. Les critères de sexe, d’âge, de région, de géographie ou de revenu jouent peu.
Les dirigeants sont-ils optimistes ?
Pour les dirigeants, il s’agit plus que d’un sentiment. Être optimiste est à leurs yeux quasi unanimes (96%) une nécessité : « L’optimisme est très important pour évoluer afin d’avancer dans la vie professionnelle », souligne le dirigeant d’une entreprise de services. Un homologue qui travaille dans l’industrie ajoute qu’il « faut être optimiste car sinon on n’avance pas dans la vie ».
Pour les chefs d’entreprise, cette nécessité a un objectif final clair, qui relève à la fois de l’individuel, du collectif proche et plus globalement de l’intérêt de toute la communauté : la performance de l’entreprise. « L’optimisme apporte un meilleur résultat et plus de productivité », souligne un dirigeant du secteur du commerce. Un haut responsable dans l’industrie va droit au but : « Pourquoi faut-il être optimiste ? Pour pouvoir atteindre les objectifs que l’on se fixe ».
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Une bonne communication… condition nécessaire à l’optimisme !
Les chefs d’entreprise dans leur ensemble expliquent que l’optimisme est communicatif. En faire preuve soi-même encourage également les autres à l’être et permet in fine à tous de mieux vivre au travail. D’ailleurs, ils considèrent que la communication – notamment l’usage de la parole, l’explication, la compréhension mutuelle – est la clé pour le développement de l’optimisme dans l’entreprise. « Il faut avoir une bonne communication pour avoir de bons résultats », souligne un dirigeant. Un autre ajoute une dimension essentielle : « être à l’écoute des salariés ». Et ils se rejoignent sur la nécessité d’adopter une communication avant tout positive, en évitant de stigmatiser les erreurs ou de souligner les points négatifs.
Environnement, technologie : des sentiments contrastés
Les enjeux environnementaux et plus globalement de RSE suscitent chez les chefs d’entreprise des sentiments contrastés. Ils sont plus de la majorité (58%) à se réjouir de leur prise en compte croissante dans les modes de fonctionnement des entreprises. Toutefois, 58% citent également ce sujet comme un des sujets de préoccupations pour l’avenir dans le cadre professionnel.
En revanche, les progrès technologiques inspirent des réflexions positives pour 40% d’entre eux et seuls 8% les citent comme enjeux préoccupants. Directement concernés par le sujet des progrès technologiques et des évolutions dans les organisations du travail, les dirigeants d’entreprise estiment globalement que la maîtrise des technologies, notamment dans la robotique ou l’intelligence artificielle, est à la fois un objectif pour faire réussir son entreprise à l’avenir et un sujet d’espérance.
De leur côté, les Français considèrent que la question environnementale recèle plus d’opportunités (58%) que de risques (39%). En revanche, la majorité s’inverse pour l’accélération technologique (intelligence artificielle, robotique…), perçue comme davantage porteuse de risques, à 53%, notamment par les femmes (56%). Certains domaines technologiques rendent les Français optimistes : optimisation de la consommation énergétique (79%), automatisation des tâches fastidieuses (67%), protection des données personnelles (65%). À l’inverse, les véhicules autonomes (40%) et les assistants virtuels (41%) suscitent moins d’adhésion.
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Optimistes pour les nouvelles organisations du travail
L’opportunité l’emporte pour une large majorité (63%) concernant les nouvelles organisations du travail (63% en moyenne, 71% chez les jeunes, 53% chez les bas revenus), notamment pour le travail hybride combinant télétravail et présentiel (76%), un management plus collaboratif (74%) et la semaine de travail réduite (71%), particulièrement appréciés par les plus jeunes.
Idem pour la transition écologique et énergétique (58% en moyenne, 68% chez les hauts revenus), avec des opportunités vues dans la croissance des énergies renouvelables (79%), les emplois verts (78%) et l’agriculture biologique et régénératrice (76%). A noter, la place très basse des véhicules électriques (44%), qui suscitent une certaine défiance.
Le Français et les chefs d’entreprise optimistes malgré les défis à venir
Quand on demande aux Françaises et aux Français comment seront les cinq prochaines années, la réponse « plus difficiles » (53%) ressort avant « identiques » (30%). Seuls les jeunes sont près d’un tiers à miser sur des années prochaines « plus faciles ». Les habitants de l’agglomération parisienne sont aussi plus optimistes que ceux des communes plus petites.
Malgré cela, les Français sont 76% à affirmer que l’on peut s’autoriser à être optimiste (dont 20% tout à fait optimiste), notamment chez les très jeunes (33%), évidemment moins chez les foyers à faibles revenus (23%).
Cette dualité – s’attendre à des années plus difficiles mais rester tout de même optimiste – est totalement partagée par les dirigeants d’entreprise (dans une proportion moindre, 53% estimant que l’on peut encore s’autoriser à être optimiste). Ils s’attendent à ce que les cinq prochaines années soient plus difficiles que les cinq précédentes et pensent qu’ils vont devoir affronter une conjoncture défavorable.
Cependant, fidèles à la conduite qu’ils professent, les chefs d’entreprise considèrent que ces prévisions difficiles ne remettent pas en cause la possibilité d’être optimiste. Loin d’être un aveuglement sur les défis posés par la conjoncture, être optimiste consiste à leurs yeux en une capacité à voir plus loin que les obstacles, à trouver les solutions qui permettent de surmonter les barrières.