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Enquête Indeed : quand la santé mentale des Français ne tient plus qu’à un fil

Récemment, la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a fait état d’une augmentation des dépenses liées aux arrêts maladie. Les Français seraient plus souvent en arrêts maladie qu’avant et pour plus longtemps. Mais quelle en est la cause  ? Si la CNAM rappelle l’importance de lutter contre les abus, la dernière étude en date d’Indeed, réalisée en partenariat avec OpinionWay sur la santé mentale des Français a tenté de comprendre cette tendance. 

 

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Santé mentale : Des salariés éreintés par leur travail

L’étude révèle que 2 salariés sur 5 déclarent avoir reçu une prescription d’arrêt au cours des 12 derniers mois.

Les moins de 35 ans (54%) mais aussi les managers (52%) sont ceux ayant eu le plus recours à ces arrêts durant cette période.

Les arrêts pris sont liés à des raisons médicales physiques (20%), psychologiques (10%) mais sont également motivés par un besoin de repos, pouvant aussi bien concerner le corps que l’esprit (10%). Ce besoin de repos semble témoigner d’un épuisement professionnel des Français, impactant leur quotidien. En effet, 39% des sondés déclarent se sentir souvent ou systématiquement trop épuisés pour se lancer dans une autre activité après le travail.

Le travail ne prendrait-il pas trop de place dans nos vies ? Ce qui est certain, c’est que le travail joue énormément sur la santé mentale des Français, en particulier celle des jeunes et des managers :

  • Plus d’un salarié sur trois (37%) estime que rester dans leur entreprise actuelle met en péril leur santé mentale.
    47% des moins de 35 ans partagent ce sentiment fort, de même que 50% des managers.
  • 48% des sondés craignent actuellement pour leur santé mentale.

Les craintes sont fortes, et pour cause : 50% des salariés français constatent que leur santé mentale s’est dégradée au cours des dernières années, en particulier pour les managers, davantage soumis à la pression du résultat (59%). Cet affaiblissement de la santé mentale depuis quelques années n’est pas sans lien avec la crise sanitaire passée, mais aussi les conditions de travail des salariés.

 

L’explosion des arrêts maladies chez les salariés

Depuis 2020, le rythme de progression des dépenses d’arrêts maladie a quasiment triplé par rapport à la période d’avant Covid. Les vagues ininterrompues du virus laissent un grand nombre de personnes affaibli physiquement et mentalement, notamment avec des Covid longs. L’étude Indeed souligne ce point :

  • 70% des salariés considèrent que la crise a affaibli la santé mentale de la population et 64% que la santé physique a également décliné, contribuant à une augmentation des arrêts maladie.

En dehors de la crise sanitaire, les salariés français expliquent les arrêts maladies par d’autres raisons, notamment la démotivation, identifiée comme étant l’une des causes principales pour 91% des répondants. Ainsi, les entreprises ont tout intérêt à prendre conscience de l’importance de proposer de meilleures conditions de travail et de favoriser un climat de bien-être. Cela réduirait certainement les arrêts maladies, mais permettrait aussi de déceler des cas de souffrances non détectées en entreprise, comme le burn-out.

 

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Le burn-out : une dangereuse réalité mise sous silence

Les enjeux de santé mentale vont occuper une place de plus en plus importante en entreprise, car l’épuisement des salariés est bien réel :

  • 71% des salariés témoignent de cas de burn-out au sein de leur entreprise, dans leur propre équipe ou au sein d’autres départements.
  • Un tiers des salariés est ou a été personnellement touché par le burn-out. Cela concerne, là encore, davantage les salariés de moins de 35 ans (43%) et les managers (45%).

Néanmoins, le burn-out semble être encore tabou, entretenu par une culture du silence et de la performance à tout prix :

  • Seuls 10% des salariés souffrant de burn-out ont pris un arrêt maladie pour des raisons liées à leur santé mentale au cours des 12 derniers mois.

Ce chiffre révèle la difficulté à reconnaître et à exprimer les problèmes psychologiques dans le milieu professionnel. En effet, la peur du jugement et de la stigmatisation sont les freins majeurs à la libération de la parole chez les salariés.

S’ils doivent s’arrêter pour burn-out :

  • 56% déclarent qu’ils ressentiraient un manque de confiance en eux, de ne pas être au niveau attendu, 41% déclarent même qu’ils éprouveraient un sentiment de honte
  • 49% affirment que cela leur fait peur, 52% craignent également d’être « placardisés ».

La culpabilité est aussi très présente chez les salariés souffrant de burn-out  :

  • 57% des sondés reconnaissent qu’ils se sentiraient coupables de se faire arrêter pour burn-out. Les salariés actuellement en situation de burn-out sont 78% à éprouver de la culpabilité.

Cette émotion est surtout ressentie vis-à-vis de leurs collègues (51%), mais concerne aussi leur direction (38%). Le tabou vis-à-vis du burn-out est alimenté par un climat de méfiance : un salarié sur deux observe que ses dirigeants doutent de la réalité de certains burn-out, les attribuant à d’autres motifs, tels que le refus d’augmentations salariales (50%). Autant qu’on se le dise, en entreprise, la confiance (ne) règne (pas) toujours.

 

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