À l’approche de la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), l’Apec et l’Agefiph dévoilent une étude intitulée « Révéler et faire reconnaître son handicap en entreprise ».
Ce rapport met en avant les défis rencontrés par les cadres vis-à-vis de la reconnaissance de leur handicap et présente les éléments à mettre en place pour un environnement professionnel réellement inclusif. L’article présente les points clés de cette étude.
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Les cadres craignent de freiner leur carrière en reconnaissant leur handicap
7% de la population de cadre est se trouve en situation de handicap. Pourtant, un grand nombre d’entre eux ne souhaite pas révéler leur situation, par peur d’être stigmatisés ou bien freinés dans leurs carrières, surtout si leur handicap est invisible. Dans la majorité des cas, ils s’y résolvent lorsque la dégradation de leur état de santé devient trop difficile ou coûteuse à dissimuler, et que les aménagements de poste deviennent nécessaires.
Ainsi, seuls 2% d’entre eux déclarent disposer d’une reconnaissance administrative de leur handicap, contre 5% pour l’ensemble des actifs.
« Je n’ai pas envie non plus que mon état de santé serve à me donner des missions moins intéressantes, en estimant que c’est pour mon bien. », Homme, 59 ans, grande entreprise, handicap non visible, sans RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé).
« 2012, RQTH et depuis ma carrière s’est stoppée net. Je n’ai plus aucune proposition parce que je ne peux plus travailler à temps plein. », Femme, 56 ans, grande entreprise, handicap non visible, avec RQTH.
La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé pour sécuriser le maintien en emploi
L’objectif de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé est de permettre aux personnes en situation de handicap de conserver leur emploi, malgré les difficultés qu’ils peuvent rencontrer.
La démarche RQTH propose ainsi des aménagements tels que l’allègement de la charge de travail, la mise en place de télétravail ou d’un temps de travail thérapeutique, pour n’en citer que trois. Ces derniers permettent ainsi aux personnes visées de surmonter les doutes quant à leurs aptitudes à travailler, de préserver leur santé et leur bien-être au travail, en réduisant les efforts de surcompensation liés à la dissimulation du handicap, pouvant générer fatigue, stress, douleurs…
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Les défis de la reconnaissance et de la révélation du handicap dans un cadre professionnel
Peu de personnes ont connaissance de la RQTH, ainsi que les aménagements et droits qui y sont associés, notamment parce qu’elles sont nombreuses à ne pas vouloir voir leur handicap.
Aussi, la révélation de sa situation à l’employeur ne va pas toujours de pair avec la démarche de reconnaissance, et inversement, l’obtention de celle-ci n’induit pas nécessairement la révélation du handicap à son entreprise.
Enfin, le processus d’acceptation de l’handicap peut être long pour les personnes touchées. En effet, concernant les cadres ayant un handicap invisible, ils ont dans la plupart du temps, du mal à s’identifier au statut de « travailleur handicapé ».
« Il est primordial de lutter contre les discriminations au travail liées au handicap. Aborder le sujet du handicap en entreprise pour faire tomber les tabous permet de créer un climat où chacun et chacune se sent libre de révéler son handicap sans crainte de stigmatisation. Aux côtés de l’Agefiph et de l’ensemble des acteurs de l’emploi, nous sommes pleinement mobilisés pour favoriser un plein-emploi inclusif, où les compétences de tous et toutes sont représentées. », souligne Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.
« Le vécu des cadres en situation de handicap souligne l’importance de sécuriser leurs conditions de travail en mobilisant les aides et services existants, de lever les barrières des représentations en confortant le fait que la culture de la performance peut aller de pair avec des conditions de travail optimisée. Il convient aussi de rappeler que les personnes en situation de handicap, de par leur vécu, sont tout autant porteuses elles -mêmes de performance », déclare Didier Eyssartier, directeur général de l’Agefiph.