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Enquête Indeed : 1 employeur sur 2 préfère former une IA que recruter un jeune diplômé

L’intelligence artificielle ne cesse de gagner du terrain au sein des entreprises, c’est un fait. Mais derrière les promesses d’optimisation, de rapidité et de performance, un autre visage de l’IA se dessine, plus ambigu. En effet, à mesure qu’elle s’impose dans les pratiques quotidiennes, c’est l’équilibre même entre efficacité et lien humain qui semble se redéfinir.

Gain de productivité ou perte de convivialité ? Montée en compétences ou remplacement silencieux ? Pour mieux cerner l’impact réel de cette transformation technologique sur les dynamiques de travail, Indeed dévoile les résultats de sa dernière étude en la matière, menée avec Censuswide auprès d’employeurs français.

 

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IA en entreprise : un impact à double tranchant

Les employeurs qui voient leurs salariés recourir à des outils d’IA au travail constatent plusieurs impacts pour l’entreprise. Les trois les plus cités sont :

  1. Amélioration de l’efficacité (46%)
  2. Meilleure collaboration entre salariés (31%)
  3. Perte de la dimension humaine (26%)

Si, au vu de ces chiffres, l’IA semble booster la performance et faciliter le travail en équipe, son intégration soulève des questions plus profondes, notamment sur l’évolution des compétences, la place des jeunes talents… et les risques de déshumanisation.

Une IA très efficace… voire trop efficace ?

Pour expliquer ce renforcement général de l’efficacité perçu par les employeurs, nombre d’entre eux estiment que l’IA a un effet positif sur le savoir-faire des employés qu’ils ont à leur charge. 66% des employeurs estiment ainsi que l’IA aide au développement des compétences de leurs salariés.
Ce chiffre grimpe à 74% dans les plus grandes entreprises, de 250-500 salariés.

Ce plébiscite est tel qu’on observe chez certains employeurs une prise de conscience, laquelle, à terme, aura des conséquences majeures sur les stratégies de recrutement mises en place à l’avenir. En effet, certains voient l’IA seule comme étant une concurrence directe pour certains profils de chercheurs d’emploi.

52 % des employeurs sondés jugent plus simple et économique de former une IA que de recruter un jeune diplômé. Ce sentiment est plus exacerbé dans la finance (70%) que dans l’éducation (40%) ou le commerce, la restauration et les loisirs (39%).

Dans tous les cas, il est clair qu’une forme de dépendance des entreprises envers l’IA sera inéluctable. 64% des employeurs l’ont d’ailleurs déjà acté, avec, dans le détail, quelques nuances selon les secteurs. Les employeurs des secteurs de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction (70%), de la finance (69%) et des ressources humaines (68%) sont ainsi plus susceptibles que ceux du commerce de détail, de la restauration et des loisirs (63%), des soins de santé (64%) et de la vente, des médias et du marketing (64%) d’être d’accord avec cette affirmation.

À vouloir maximiser l’efficacité via l’IA, les employeurs se heurtent à un revers de la médaille : ils voient la technologie comme substitut de plus en plus évident à certaines tâches et métiers. Et surtout, cette quête de performance s’accompagne d’une perte notable du lien humain au travail.

Étude Indeed : L’IA en entreprise brise l’interaction humaine et la confiance

Les employeurs français ne s’en cachent pas : le relationnel humain semble déjà avoir été lourdement impacté par l’utilisation massive de l’IA. Certes, 26 % d’entre eux affirment que leur lieu de travail est devenu plus connecté. Mais connecté, ne signifie pas pour autant plus humain.

En effet, dans le même temps, un peu moins d’un quart des employeurs affirme que leur lieu de travail connaît une réduction des interactions personnelles (23%) et des conversations informelles (23%), en raison de l’utilisation d’outils d’IA. Pire, c’est la confiance entre collègues qui risque d’en prendre un coup dans ce contexte : 64% des employeurs craignent en effet que l’IA constitue une nuisance à la confiance au sein des équipes, un chiffre qui s’élève à 74% dans le secteur des ressources humaines.

À mesure que l’IA gagne du terrain, c’est donc tout l’équilibre entre performance et lien humain qui se fragilise, avec en toile de fond, un risque bien réel de déshumanisation du travail et de fragmentation de ce qui reste aujourd’hui comme étant un lieu de sociabilisation incontournable.

L’enjeu n’est pourtant pas de remplacer l’humain, mais de l’augmenter. Les entreprises doivent en ce sens fixer un cap clair : des outils performants, éthiques et bien entraînés, oui ; une automatisation intégrale, non. Car si l’IA est un formidable accélérateur, elle ne pourra jamais se substituer à l’intelligence et à l’intuition humaines. Candidats, employeurs, managers et managés doivent donc rester maîtres du jeu, en adaptant leurs pratiques et en replaçant l’humain au cœur de chaque processus. Ainsi, la technologie pourra pleinement servir ce qu’aucun algorithme ne saura remplacer : le discernement et la relation humaine.

 

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