Dans un monde ou les technologies d’intelligence artificielle ne cessent d’évoluer c’est 64% des entreprises de la branche des Bureaux d’Étude qui utilisent des outils IA au quotidien. Face à cette transformation, l’Observatoire Paritaire des métiers du Numérique, de l’Ingénierie, des Études et du Conseil et des métiers de l’événement (OPIIEC), soutenu par l’OPCO Atlas, dévoile une étude visant à identifier les besoins en compétences, emplois et formations en matière d’intelligence artificielle.
« L’émergence des intelligences artificielles génératives concernent au premier plan les entreprises de la branche. Qu’elles soient développeuses de solutions ou elles-mêmes consommatrices d’IA, l’impact sur les métiers et compétences nécessite une compréhension clé de tous les enjeux. Cette étude permet d’observer à la fois l’utilisation qui est faite au sein des entreprises, mais aussi de mesurer quels sont les compétences et les métiers à créer pour intégrer au mieux cette technologie dans le quotidien des 1,3 millions de salariés de la branche », indique Sylvain Julhes, membre de l’OPIIEC pour Numéum Fédération Syntec.
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Les entreprises misent sur l’IA : une adoption en forte croissance
Les entreprises de la branche jouent un rôle clé dans le développement de solutions d’intelligence artificielle, intervenant à chaque étape du processus :
• Idéation et conception : identification des cas d’usage pertinents pour le déploiement de l’IA ;
• Développement : entraînement et test des algorithmes selon des critères éthiques, environnementaux et juridiques ;
• Déploiement et exploitation : finalisation des configurations, intégration aux systèmes existants et formation des salariés.
En 2025, 9 entreprises sur 10 affirment avoir déjà déployé des solutions d’IA ou projettent de le faire dans les trois années à venir.
Par ailleurs, les entreprises de la branche ne sont pas seulement développeuses mais aussi utilisatrices de l’IA : 64 % y ont recours dans leurs activités quotidiennes, un chiffre qui monte à 70 % pour les entreprises du numérique.
À l’inverse, seules 2 % des entreprises déclarent ne pas envisager l’usage de l’IA, invoquant principalement des freins liés au coût, au manque de compétences ou à l’impact environnemental.
De nombreux impacts positifs sont observés :
- amélioration de la qualité des productions,
- progression de la productivité,
- réduction des coûts opérationnels de l’entreprise.
Branche des Bureaux d’Étude : 45 000 emplois à créer d’ici 2028 avec l’essor de l’IA
Même si une large majorité des entreprises utilisent déjà l’intelligence artificielle au quotidien, les impacts sur les métiers et les tâches varient fortement selon les profils :
- 53 % des métiers présentent une majorité de tâches faiblement impactées ;
- 30 % des métiers ont un potentiel de transformation ou d’automatisation partielle ;
- 12 % des métiers sont concernés par un potentiel de transformation élevé, grâce à l’appui de l’IA dans certaines tâches complexes ;
- 5 % des métiers présentent un risque d’automatisation important.
À l’horizon 2028, près de 45 000 emplois pourraient être créés pour répondre à la demande croissante en solutions d’IA, répartis ainsi :
- 31 600 dans le secteur du numérique,
- 9 900 dans l’ingénierie,
- 3 000 dans le conseil et les études,
- 500 dans l’événementiel.
En parallèle, les dynamiques de transformation des effectifs sont déjà visibles :
- 28 % des entreprises de la branche ont créé des postes spécifiquement liés à l’IA (ingénieur IA, chef de projet IA, etc.) ;
- 21 % ont renforcé leurs équipes sur certains métiers clés (développeurs, data analysts…) ;
- 7 % ont réduit leurs effectifs sur certains postes (ex. : concepteurs, fonctions support), tout en en renforçant d’autres
Des formations en évolution pour accompagner le développement de l’IA
Avec l’essor rapide de l’intelligence artificielle, les besoins en compétences évoluent fortement, en particulier autour de la maîtrise et de l’usage des solutions IA. L’un des enjeux majeurs repose sur le développement de ces compétences dès la formation initiale, afin de préparer au mieux les futurs professionnels.
Aujourd’hui, 75 % des formations initiales intègrent déjà des notions d’IA, principalement pour former à des métiers transverses liés aux projets numériques : chef de projet digital, administrateur systèmes et réseaux, etc.
Les autres formations ciblent des profils plus spécialisés, comme les experts IA ou les ingénieurs en mathématiques appliquées.
Cependant, l’accès à la formation reste inégal :
- 68 % des salariés de moins de 25 ans ont déjà suivi une formation liée à l’IA, contre seulement 42 % des salariés de plus de 55 ans.
- 86 % des femmes expriment un besoin fort de développer leurs compétences dans ce domaine.
En matière de formation continue, 26 % des salariés de la branche ont été formés à l’utilisation de l’IA.
Mais à l’échelle de la branche, près de 287 000 salariés devront être formés dans les années à venir — soit environ 17 % de l’ensemble des effectifs.
Des recommandations pour une IA mieux maîtrisée dans la branche
Afin d’accompagner l’intégration de l’intelligence artificielle dans les entreprises du secteur, l’étude propose cinq grandes recommandations, répondant aux principaux défis identifiés :
- Féminiser les métiers de l’IA
En animant un réseau d’ambassadrices « Femmes et IA », l’objectif est de sensibiliser les jeunes filles aux métiers scientifiques et techniques, notamment à travers des interventions dans les établissements scolaires.
- Promouvoir une IA responsable, mixte et inclusive
La rédaction et la diffusion d’une charte d’engagement pour une IA éthique permettrait d’encadrer les usages internes et externes des entreprises, en favorisant la diversité et la responsabilité.
- Créer des modules de formation sur les usages de l’IA
Il s’agit de développer une offre de formation ciblée et accessible, pour permettre aux entreprises de mieux comprendre et intégrer l’IA dans leurs pratiques.
- Anticiper les impacts de l’IA sur les métiers
La mise en place d’un baromètre IA permettrait de suivre dans le temps les transformations à l’œuvre dans les emplois et compétences de la branche, et d’orienter les politiques RH en conséquence.
- Mettre à disposition un espace de veille et de formation continue
Un espace de ressources pédagogiques et de contenus d’auto-formation permettrait d’encourager l’appropriation continue des enjeux liés à l’IA par les professionnels.
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