Le cabinet de conseil Roland Berger et l’association WAVE, WoMen and Vehicles in Europe, dévoilent aujourd’hui les résultats d’une étude portant sur la mixité dans la filière automobile. Historiquement, le secteur industriel a longtemps été marqué par une nette sous représentation féminine, en raison des stéréotypes et des perceptions genrées associées à certaines professions. Cette sous représentation est d’autant plus marquée dans la filière automobile. Les entreprises du secteur avancent sur ce sujet et mettent en place différentes initiatives telles que l’intégration d’objectifs de mixité dans les effectifs ou des actions de recrutement.
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Mixité dans l’automobile : Plus de 50 entreprises interrogées
Malgré les mesures législatives et les politiques de mixité mises en place par les organisations, les disparités entre hommes et femmes persistent : en 2022, les femmes constituent environ 32 % de l’ensemble des effectifs du secteur industriel, témoignant d’une légère amélioration par rapport à 2018 (30 %). La filière automobile ne fait pas exception avec seulement 25 % de salariées pour l’industrie et 22% pour les services.
Dans ce contexte, Roland Berger et WAVE ont interrogé plus de 50 entreprises afin de dresser un état des lieux et des pistes d’amélioration de la mixité de la filière automobile.
Les politiques de mixité : une évolution vers des mesures de plus en plus contraignantes
Il existe une bonne dynamique de mise en place de mesures favorisant la mixité à tous les niveaux : recrutement, développement de carrière… Les mesures qui seront mises en place dans les années à venir concernent principalement les mesures les plus contraignantes (ex : mesures d’accès prioritaire pour le recrutement, bonus des managers basés sur l’atteinte d’objectifs de mixité…) car l’adoption des politiques de mixité les moins contraignantes est déjà forte (ex : initiatives de recrutement inclusif, analyse des écarts de rémunération…). Néanmoins, il existe encore beaucoup d’entreprises qui ne mettent pas en place des mesures peu couteuse et peu contraignantes (ex : formation, objectifs de parités…).
Et aujourd’hui, seules 28 % des entreprises ont un budget dédié aux politiques de mixité. « Il y a encore beaucoup à faire pour augmenter la mixité de la filière automobile », souligne Olivier Hanoulle, Partner, Roland Berger. « 84% des personnes interrogées constatent des effets significatifs lorsque des mesures sont prises au niveau de l’entreprise ».
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La pénurie de talents et le manque d’attractivité du secteur : principaux freins à la mixité
L’étude de Roland Berger et WAVE met également en avant ce qui empêche les entreprises du secteur de faire mieux en matière de mixité. Les freins les plus importants perçus par les personnes interrogées sont ceux liés au secteur, plus que ceux liés à l’entreprise, ces derniers étant eux-mêmes plus importants que ceux liés aux individus.
Ainsi, la pénurie de talents est le principal frein (évoqué à 88 %). Le second frein sectoriel étant le manque d’attractivité du secteur (évoqué à 63 %). Au niveau des entreprises, le principal frein évoqué est la faible représentation initiale qui rend difficile l’amorçage de la pompe. Au niveau des individus, le principal frein évoqué est celui de la discrimination inconsciente.
Améliorer l’image de la filière : une priorité pour la mixité du secteur
L’étude de Roland Berger et WAVE met également en avant les leviers à mettre en place pour augmenter la mixité. Les répondants de l’étude citent l’amélioration de l’image de la filière (79 %), la valorisation des salariés du secteur (49 %), la plus grande implication d’hommes dans les démarches de mixité ou encore le renforcement des formations initiales pour les femmes comme principales solutions pour favoriser sa diversification.
Il s’agit d’un cercle vertueux à enclencher pour réussir à attirer plus de profils féminins et ce dès la formation initiale. « La mixité au sein de la filière automobile a toujours été un enjeu», explique Elisabeth Young, Présidente, WAVE. « On sent un véritable engouement de la part de l’écosystème pour changer son image. La filière est en pleine croissance et innove constamment. C’est le moment pour elle de bouleverser son vivier de talents et d’intégrer les femmes de manière plus visible. »
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